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Actualité
Communiqué de presse
23 septembre 2024
Non-renouvellements de contrats,
Refus de CDIsation, Refus de titularisation :
Halte à la précarisation du personnel en écoles supérieures d’art et design !
Appel à témoignage / Organisons-nous !
Au cours des derniers mois, plusieurs collègues et camarades se sont vu signifier un non-renouvellement de contrat, un refus de passage en CDI, ou un refus de titularisation après admission à un concours, dans diverses écoles supérieures d’art et design publiques : l’EESAB Bretagne, l’ESAM Caen-Cherbourg, l’ESAD Reims, l’ESAD TALM, l’ESADTPM Toulon…
Ces situations de plus en plus fréquentes concernent le personnel administratif, pédagogique ou technique, et se produisent dans des circonstances dont la récurrence trahit une situation structurelle :
- La perte d’emploi intervient souvent après que les collègues ont exercé dans leur établissement pendant 6 années, c’est-à-dire à la veille d’une possible évolution en CDI.
- La forte incitation de la part des directions à passer un concours de la Fonction Publique Territoriale est de moins en moins suivie d’une titularisation, mais conduit plutôt, paradoxalement, à des fins de contrats !
- Le non-renouvellement de CDD, le refus de CDIsation ou de titularisation, sont justifiés de la part des employeurs :
- par une prétendue “ré-organisation des services” ou du “projet de l’établissement”, le plus souvent sans que ledit projet soit explicite sur le plan des emplois, et sans qu’aucune justification claire de ces orientations ne soit apportée ni aux intéressé·es, ni dans les instances consultatives de l’établissement, à l’encontre d’une gouvernance démocratique de nos écoles ;
- par des difficultés budgétaires de l’établissement, parfois réelles mais aussi parfois non avérées et conduisant à des choix arbitraires.
- Comme si la perte d’un emploi n’était pas déjà brutale, les directions répondent aux contestations des personnes concerné·es et de leurs collègues par une violence managériale et humaine exacerbées, en niant l’intérêt et la qualité du travail réalisé pendant des années (en contradiction avec les évaluations annuelles des agent·es), voire en inventant des motifs disciplinaires fallacieux. Ici comme ailleurs, il est possible de s’interroger sur la valeur accordée aux travailleur·euses par les directions des EPCC et les tutelles concernées (collectivités territoriales et ministère de la Culture).
- Ces non-renouvellements concernent dans plusieurs cas des agent·es investi·es d’un mandat syndical, sans que soient respectées les démarches légales de consultation de la CCP (Commission consultative paritaire) qui devraient être mises en œuvre dans un tel cas — ce que nous dénonçons vivement et qui pourra être l’objet de recours.
Cette violence à l’égard des personnels intervient dans un contexte de précarisation accélérée des conditions d’emploi dans les écoles d’art et design (CDD de courtes durées, recours abusif aux vacations, voire facturation de prestations d’enseignement assurées par des personnes en situation de précarité, le plus
souvent artistes-auteur·ices ou chercheur·euses) et interroge quant à l’éthique des directeur·ices d’écoles.
Dans les cas de refus de titularisation d’agents en CDD ou CDI admis aux concours de la Fonction Publique Territoriale ou de non-renouvellements de contrats en dépit de l’admission à ces concours, on peut se demander à quoi servent ces derniers et quelle est leur valeur, à moins que ces refus ne s’inscrivent dans le projet néolibéral de destruction de la fonction publique.
Cette violence sociale au sein des écoles d’art et design publiques en France précarise l’ensemble des catégories de personnels, fragilise les artistes, les projets pédagogiques élaborés par le corps enseignant sur le long terme et, en définitive, pénalise les étudiant·es.
Les cas dont nous avons connaissance via nos organisations respectives ne sont malheureusement pas exhaustifs, nous le savons. Nous avons tenté de défendre les collègues concerné·es par des moyens syndicaux et juridiques. En raison des réformes successives qui ont affaibli le droit du travail dans la fonction publique ces dix dernières années, les employeurs opèrent souvent dans le cadre légal ; mais parfois, ils passent aussi outre les règles qui restent en vigueur dans le Code du Travail et le Code de la Fonction Publique : rdv obligatoire, délais de prévenance, etc.
Pour s’armer face à ces situations dont il est à craindre qu’elles soient amenées à
se répéter, nous faisons un appel à témoignages afin de constituer un état des lieux et un dossier sérieux sur ces situations et de pouvoir entrer en relation avec les personnes concerné·es :
Contre la destruction du corps social des écoles d’art et design publiques, Organisons-nous, faisons corps !
23 septembre 2024
Écoles d’art et design en lutte
Économie solidaire de l’art ; La Buse ; Le Massicot ; SNAP-CGT ; Snéad-CGT ; STAA CNT-SO ; SUD Collectivités Territoriales…
Les récentes affaires concernant des artistes, des professeur.e.s et des responsables d’écoles d’art, des personnalités influentes de notre secteur d’activité, ont suscité la publication de nombreux articles et engendré énormément de commentaires et de jugements, clivant toujours un peu plus un monde de l’art à l’équilibre déjà fort fragile.
S’il est évident que le milieu professionnel auquel nous appartenons à généré trop souvent des situations et des relations humaines discutables, inadmissibles et condamnables – situations que nous combattons et dénonçons régulièrement – nous refusons pour autant de nous substituer à la justice qui doit faire son travail en toute indépendance et sérénité et, le cas échéant, condamner très fermement.
L’entre-soi, le libéralisme financier et moral, la précarisation et la subordination des « agents » faibles (étudiant.e.s, artistes, prestataires indépendant.e.s, stagiaires, etc.) participent à un brouillage des lignes et des valeurs, à une invisibilisation des faits condamnables et à un laisser faire qui ne sont pas tolérables.
Être acteurs, actrices du monde de l’art c’est aussi défendre une éthique, un engagement social et citoyen. Nous nous devons d’être exemplaires dans le quotidien de nos pratiques et ne rien laisser passer, affronter et combattre systématiquement l’insupportable, – à la racine comme dans ses plus perfides expressions – refuser la subordination et la violence corporelle, relationnelle lorsque nous y sommes confronté.e.s.
Un article de Grégory Jerome membre d’économie solidaire de l’art, écrit avec Dominique Sagot-Duvauroux sur AOC,
La version intrégrale ici Les artistes au défi du confinement ou la survivance des lucioles
Co-auteurs de cette pétition avec plus de 125 syndicats, associations et collectifs…
Si le virus nous donne de l’air aujourd’hui, la situation des artistes-auteur.e.s et des travailleur.euse.s de l’art est particulièrement asphyxiante.
« Nous sommes près de 300 000 artistes-auteur•e•s livré.e.s aux ruptures d’égalité de petits fonds d’aide éparpillés et incohérents.
Nous sommes près de 300 000 confronté.e.s aux carences saillantes de notre protection sociale.
Nous sommes près de 300 000 à évoluer à la marge de secteurs qui nous considèrent immanquablement comme la variable d’ajustement de leur bonne fortune. »
Il est très important de signer, de partager, d’envoyer à vos réseaux – ici, ailleurs, par mails… Seule une mobilisation générale et débordante nous donnera des outils pour négocier et faire pression.
C’est maintenant.
La situation est grave.
Nous comptons sur vous.
Éphémeride Covid des Artistes-Auteurs
Lettre à l’adresse d’Emmanuel Macron, Président de la République française, sur la condition des artistes-auteur.e.s
Publié sur Mediapart et Télérama
La Charte est diffusée sur ce site et sur la page Facebook du groupe Economie solidaire de l’art. Plusieurs lieux l’ont d’ores et déjà adoptée. Pour ce faire, envoyez-vous un email à economisolidairedelart@gmail.com !
Archive/
Exposition collective « Panache » au Frac Alsace
Ainsi donc, il semblerait ne pas y avoir de ligne budgétaire possible pour la rémunération des artistes dans une exposition organisée par le Frac Alsace, et donc, pas de place pour des artistes attachés à ce principe au sein d’une exposition ; en somme, c’est un peu comme s’il était déplacé, encore, d’exiger d’être rémunéré.
S’il s’agit là malheureusement d’une expérience trop habituelle pour un artiste – souvent appelé à renoncer à être payé – c’est une mécanique implacable qui s’est déployée sous nos yeux et qui n’a jamais laissé aucune place à la négociation. Circulez, il n’y a rien à voir.
Récit et revue de détails
Le 26 octobre 2016, l’Agence culturelle / Frac Alsace, le Centre d’art actuel Langage plus, en partenariat avec le CEAAC et le Centre Sagamie, proposent aux 23 artistes Français ayant participé au programme de résidences croisées Alsace/Québec mis en place depuis 2004 de prendre part à une exposition collective intitulée « Panache » programmée à l’origine pour le 10 Février 2017 au Frac Alsace à Sélestat.
Dans l’appel initial, il n’est nulle part fait mention d’une quelconque rémunération, qu’il s’agisse de droits de présentation, d’honoraires de montage… Pas davantage dans la fiche de prêt qui sera envoyée ultérieurement, une fois la sélection finale des pièces opérée par les commissaires associés. Ayant d’emblée posé cette question par écrit dès validation du choix de sa pièce par le comité (à trois reprises au total), Pierre Beloüin n’aura, tout au long de la préparation de cette exposition, jamais obtenu de réponse claire sur ce point.
Conjointement avec Économie Solidaire de l’Art (groupe de réflexion sur l’économie de l’art contemporain en France dont il est un des fondateurs), il a alors engagé des discussions avec l’ensemble des autres artistes impliqués dans ce projet, donnant écho à cette situation, symptomatique de conditions devenues aujourd’hui inacceptables. Les artistes ont répondu à ces échanges en faisant part des conditions qui leur avaient été proposées individuellement.
De cette situation, il apparaît – aux dires du directeur de l’Agence Culturelle d’Alsace – qu’un Frac ne serait tout simplement pas « habilité » à verser des droits de présentation, à concevoir qu’un artiste soit rémunéré dans le cadre de son travail de création ou de l’exposition de ses œuvres. A contrario, il a été possible, dans ce cas précis, de dégager un budget pour des frais de montage (régie, mise en espace) ou de production (pour des œuvres telles que des performances nécessitant une mise en œuvre et une prestation physique des artistes). De ce point de vue, seuls les artistes ayant entrepris de négocier directement des frais de montage ou de reproduction (nouvelle version, retirage…) auront le sentiment d’avoir réussi à tirer leur épingle du jeu. (Précisons ici qu’il s’agit d’une exposition d’œuvres n’appartenant pas à la collection du Frac Alsace).
Pour les autres (ceux ayant conservé leurs œuvres produites en résidence en bon état de conservation, ou ceux dont les œuvres auraient fait l’objet d’une reproduction ultérieure à leurs frais) ils ne se verront rien proposer en dehors du transport des œuvres et d’un emprunt à titre gratuit, ainsi que le déplacement et le logement pour le jour du vernissage. Ce manque de transparence et de considération de la part des organisateurs de l’exposition, cette façon de lanterner et de ne pas vouloir communiquer par écrit, posent évidemment question.
Après concertation avec cinq artistes qui suivaient notre demande, nous nous sommes donc employés à solliciter des droits de présentation a minima (300 euros brut) mais sans succès, cette hypothèse ayant d’emblée fait l’objet d’une grande réserve de la part du directeur de l’agence Culturelle d’Alsace.
Au final, seuls trois artistes (dont un ayant refusé dès le départ, ce que nous avons appris à posteriori) ne participent pas à cette exposition. Une partie s’est rétractée devant l’imminence de l’exposition, une autre partie a exprimé un soutien à notre demande mais avaient été conduits en amont à négocier des conditions de collaboration sur lesquelles il ne leur semblaient pas possible ou convenable de revenir; enfin une autre partie ne voyait aucun inconvénient à exposer à titre gracieux.
Pour le directeur de l’Agence et selon ses propres termes, cette demande serait inacceptable, voire irrespectueuse si l’on considère le ton employé par ce dernier. Nous le citons ici : « … Je reste néanmoins troublé par la forme de votre intervention qui n’est pas acceptable en l’état. Après avoir accueilli avec enthousiasme en octobre dernier les modalités générales de mise en œuvre du projet d’exposition, sans avoir à aucun moment abordé ce sujet, vous opérez à moins d’un mois de l’ouverture de l’exposition une forme de chantage par l’injonction que vous nous faites d’appliquer ce droit de représentation… ». Cette réaction viendrait du fait que cette question n’aurait pas été abordée suffisamment en amont de l’exposition ; les choses seraient donc trop avancées pour accepter une demande certes légitime mais considérée comme un chantage. Mais c’est faire peu de cas des tentatives de clarification formulées à maintes reprises par un certain nombre d’artistes invités. Sans réponse sur ces questions de la part de leurs interlocuteurs, l’enthousiasme a vite cédé au doute (n.b : la validation du choix des pièces de l’exposition auprès des artistes a été validé le 8 Décembre 2016 pour un vernissage ce 18 Février).
Il aura fallu exhumer le cas d’une artiste évincée dès le départ de ce projet d’exposition pour se rendre compte que l’argument avancé – celui du piège tendu par des artistes vindicatifs ou pire, de la tentative de boycott – ne tenait pas. Il se jouait donc autre chose de plus consubstantiel et de plus trivial à la fois : la volonté de négocier isolément avec chaque artiste, l’instauration d’un traitement différencié et tacite.
Un Frac ne pourrait donc pas assumer de rétribuer, fut-ce modestement, les artistes avec lesquels il décide de travailler. Il peut par contre sans ciller, dans le cadre de son fonctionnement, assumer l’ensemble des coûts induits par l’activité qu’il met en œuvre : personnel salarié, dépenses de communication, relations presse, vernissages, fluides, fournitures diverses, prestataires, loyers, assurances, entretien, remboursement des frais engagés par les membres des comités techniques, acquisition d’œuvres… Mais pas les artistes, si ce n’est quand ils performent (et encore les sommes sont souvent très minimes) ou s’ ils acceptent de se prêter au jeu de l’intervention dans le cadre d’actions de médiation. Dont acte.
Force est de constater qu’il s’agit là, et pour reprendre les termes du directeur de l’agence, d’une façon particulière de concevoir le sens d’une relation partenariale. En parfaite inadéquation avec les recommandations et les textes d’orientation des tutelles (Ministère de la Culture en tête), particulièrement en matière de respect des droits sociaux et de propriété intellectuelle que ces équipements se doivent observer dans le cadre des collaborations qu’ils ont vocation à développer avec les artistes.
En conclusion, on assiste à une volonté délibérée de couper court et de marginaliser les artistes porteurs de revendications légitimes, en prétendant d’abord « devoir conduire le débat sur le fond et à l’échelle nationale » et en se déclarant spontanément et localement incompétent sur ces questions (aucune ligne budgétaire n’existerait en local pour la rémunération des artistes). Quel aveu d’impuissance – mais aussi quelle hypocrisie !
Finalement, le directeur de l’Agence a botté en touche, et contraint l’ensemble des artistes a se positionner sans aucune prise en compte de la revendication de ceux qui souhaitaient êtres rémunérés. Chacun a été sommé de confirmer ou de décliner sa participation ou non à l’exposition, en l’état, mettant ainsi dans la balance l’hypothèse d’une annulation pure et simple de l’exposition. Le caractère extrêmement tardif de cet ultimatum (à seulement deux semaines de l’inauguration) aura eu raison, comme on devait s’y attendre, des réserves des uns et des autres.
Vous trouverez ci dessous des copies des échanges de courriers.
Les noms de certains interlocuteurs ont été rendus anonymes.
www.economiesolidairedelart.net/files/panache-courrier.pdf
Pour Économie Solidaire de l’Art
www.economiesolidairedelart.net
Informations autour de l’exposition
vernissage ce 18 Février 2017
www.culture-alsace.org/exposition-panache
Dazibao
Ici, vous pouvez ajouter les liens qui vous semblent pertinents sur le sujet (et qui ne correspondent pas déjà à un des 3 volets spécifiques du projet).
Si vous souhaitez discuter du projet dans son ensemble, merci d’aller sur la page Discussion du projet. Si vous souhaitez discuter spécifiquement de l’un de ses trois volets, allez à Charte de rémunération, Représentation des artistes ou Fonds de soutien.